Industrie : les politiques menées au niveau des régions


La dimension territoriale est fondamentale pour l’industrie  : ses acteur.rice.s s’insèrent dans un territoire et un écosystème d’acteur.rice.s dont ils.elles sont dépendant.e.s : sous-traitant.e.s, « ensemblier. ère.s », mais aussi instituts de recherche, de formation, acteur.rice.s public.que.s locaux.ales, de l’enseignement, etc. Cette dimension a longtemps été ignorée par les politiques publiques qui se sont concentrées sur les acteur.rice.s plutôt que sur les écosystèmes. Au départ, elle a été essentiellement perçue sous l’angle des politiques de localisation. Comme rappelé dans le rapport sur « Quelle politique pour les pôles de compétitivité  ?  », une politique de « zones critiques » dans lesquelles devaient être concentrés les efforts de développement économique, a été engagée dès 1955. Par ailleurs, des politiques de zones d’activité ont été développées sur l’ensemble du territoire à partir des années 1960, mais ont rencontré des limites. La territorialisation des activités industrielles obéit à des facteurs qui ne se limitent pas à des paramètres de localisation (infrastructure, bâti, etc.), mais à tout un écosystème territorial dont font partie en particulier, les compétences présentes sur le territoire. Par ailleurs, les collectivités territoriales – plus particulièrement les régions – sont devenues des actrices majeures du développement économique et de la politique industrielle. A titre d’exemple, en 2014, l’effort de recherche et de transfert de technologie des collectivités territoriales a représenté 1,3 milliards d’euros, contre 0,9 milliards d’euros en 2009, dont les deux tiers apportés par les régions. La vocation économique des régions a été affirmée dès leur création en 1972. La loi NOTRe renforce encore ce rôle. Elle confie à la région l’élaboration d’un schéma de développement économique, d’innovation et d’internationalisation (SDREII) précisant notamment les orientations en matière d’aides aux entreprises, de soutien à l’internationalisation, d’aides à l’innovation et d’attractivité du territoire régional. Elle affirme la région comme seule compétente pour définir les régimes d’aides et décider de leur l’octroi aux entreprises de la région. Enfin, elle précise que les régions animent les pôles de compétitivité. Les collectivités territoriales sont donc des actrices majeures des politiques publiques économiques, certaines régions revendiquant même de se doter d’une véritable « politique industrielle ». Les collectivités sont des partenaires incontournables de toute politique publique forte en faveur de l’industrie.


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