Pourquoi la vente de Rafale fait scandale


C’est “au tournant des années 2000” que l’Inde a commencé à sérieusement à envisager d’équiper son armée de l’air du Rafale de Dassault Aviation. À l’époque, la flotte nationale était en voie de désuétude avancée, alors même que les menaces extérieures émanant du Pakistan et de la Chine étaient considérées comme de plus en plus sérieuses. Le BJP, la formation politique de l’actuel Premier ministre, Narendra Modi, était alors au pouvoir. Mais il faudra attendre 2007 pour que l’appel d’offres soit lancé, rappelle The Economic Times.

Le Parti du Congrès dirigé par la dynastie Nehru-Gandhi était entre-temps revenu aux commandes du pays et c’est lui qui a négocié l’achat de 126 appareils. “Il était alors question d’assembler 108 de ces 126 Rafale en Inde, dans les usines d’Hindustan Aeronautics Ltd”, une entreprise dont le capital est contrôlé par l’État indien, précise The Hindustan Times.

En 2014, nouvelle alternance à la faveur des élections générales. Les nationalistes hindous reviennent au pouvoir et le nouveau chef du gouvernement, Narendra Modi, se rend à Paris en avril 2015 pour annoncer que l’Inde allait finalement acheter 36 Rafale “sur étagère”, c’est-à-dire fabriqués en France dans leur totalité.

Mais comme le gouvernement Modi veut promouvoir l’industrie locale à travers un programme ambitieux baptisé “Make in India”, il est demandé à Dassault d’investir 50 % du montant du marché dans le sous-continent, tour en avion de chasse à titre de compensations. Les entreprises bénéficiaires de celles-ci sont au nombre de 70. Parmi elles figure Reliance Defence, propriété du milliardaire Anil Ambani, réputé proche de Narendra Modi. Un accord intergouvernemental a été passé entre la France et l’Inde en janvier 2016 et le contrat définitif a été signé entre Dassault Aviation et l’armée de l’air indienne en septembre 2016. Les Rafale doivent être livrés entre 2019 et 2022.


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