Naître et mourir pauvre


La majorité des parents souhaitent pour leurs enfants une vie meilleure que celle qu’ils ont vécue, avec plus d’opportunités et une meilleure position dans la société. Les riches ménages disposent de plus de ressources pour investir dans l’avenir de leurs enfants, en leur offrant une meilleure éducation et des soins de santé de qualité. Par ailleurs, les relations sociales peuvent également être héritées, ce qui facilite l’accès dans des milieux privilégiés et peut se traduire par des emplois mieux rémunérés. D’après l’OCDE, le contexte parental et socioéconomique joue un rôle clé dans les résultats scolaires et les salaires futurs de la descendance. En outre, la mobilité sociale intergénérationnelle a tendance à être moins marquée dans les sociétés plus inégalitaires. Parmi les pays occidentaux développés, les quatre pays affichant la plus grande rémanence intergénérationnelle en matière de revenus (où la corrélation entre les salaires du père et du fils est la plus élevée) sont le Royaume-Uni, les États-Unis, la France et l’Italie, où au moins 40 % des avantages économiques détenus par les pères touchant de hauts revenus (et dont sont privés les pères touchant de bas revenus) sont transmis à leurs progénitures. Les études ont également révélé que, surtout pour les centiles les plus pauvres, les questions femmes-hommes sont un facteur important en matière d’immobilité sociale. Aux États-Unis par exemple, des chercheuses et chercheurs ont découvert que les filles nées dans le quintile le plus pauvre avaient 47 % de chance d’y rester, contre 35 % chez les garçons. La Banque mondiale a observé que si la mobilité sociale est une problématique mondiale, elle fait surtout défaut dans les pays en développement. Une mobilité relative supérieure entre les générations est associée à une meilleure égalité des chances. Dans les pays en développement, environ 47 % des personnes nées dans les années 1980 ont bénéficié d’une éducation plus longue que leurs parents, un chiffre sensiblement identique à celui observé chez les personnes nées dans les années 1960. Un travail décent pour les parents touchant des revenus bas est l’un des principaux moyens de sortir de la pauvreté, de stimuler la mobilité sociale et de réduire les inégalités. Hélas, cela reste un rêve pour une grande partie de la population mondiale.


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